Feuilles vives #23 – Les Métairies du pont Saint-Michel : des jardins pour cultiver, aménager et sociabiliser le périurbain

Photo : Anne-Lise Delabruyère (à gauche) présente le schéma d’aménagement des Métairies du pont Saint-Michel à des visiteurs, à l’occasion de la Fête du printemps, le 25 mars 2018. Crédits : Nicolas Patissier pour Studio Zef.

 

Pour sa 23ème émission, Feuilles vives retrouve le collectif des Métairies du pont Saint-Michel : un projet que les auditeurs de Studio Zef ont eu l’occasion de découvrir et redécouvrir à plusieurs reprises, dans l’émission « Et si on en parlait ? », et plus récemment dans un reportage des étudiants de l’École du paysage, et un autre de votre serviteur.

 

 

Les Métairies du pont Saint-Michel, c’est un projet multi-facettes de différents jardins (cf. photo de couverture) :

• un jardin partagé gérés par une association de riverains (cf. galerie ci-dessus)
• un « jardin-agora » avec l’organisation d’événements culturels et de marchés temporaires (cf. galerie ci-dessous)
• un jardin maraîcher pour une production à destination de restaurateurs et d’épiciers blésois, mais aussi des publics du site
• des jardins d’expérimentation pour que des porteurs de projet testent une future activité professionnelle
• des jardins pédagogiques sur le thèmes des sens, de l’eau, ainsi que des parcelles réservées à des groupes scolaires (sur le modèle du projet au Théâtre du Grand Orme, documenté dans notre Feuille vive #19)

 

 

Après plus d’un an de gestation, le projet des Métairies peut enfin officiellement s’installer sur une portion des terres de la Vacquerie, dans le quartier Vienne, après la signature de la convention d’occupation des terrains avec la mairie de Blois et l’intercommunalité Agglopolys. Ce site, d’une douzaine d’hectares au total, devait à l’origine accueillir un écoquartier, avant que la révision du Plan de prévention des risques inondations n’en fasse une zone inconstructible à partir de 2010 (arrêté préfectoral disponible sur le site de la ville de Blois).

L’intercommunalité décide alors en 2012 d’attribuer huit hectares à trois projets agricoles – seule la maraîchère Anne-Sophie Castets s’était installée jusqu’à aujourd’hui, sur 3,5 hectares – ponctués d’espaces verts et traversés de cheminements publics, avec la plantation de nombreux arbres et l’aménagement de grandes perspectives paysagères parallèles et perpendiculaires au coteau de la Loire : esquisse de ce projet d’aménagement de la Vacquerie sur le site de l’agence blésoise de paysagistes Sativa. Ce projet s’intègre dans le grand projet de requalification de l’entrée sud de Blois, avec la désurbanisation du quartier de la Bouillie tout proche, vidé de ses habitations, de ses équipements commerciaux et sportifs, afin de pouvoir retrouver sa fonction de déversoir de la Loire en cas de crue (cf. documentation ci-dessous).

Les pouvoirs publics poussaient à l’origine à l’installation d’une activité agricole plus traditionnelle sur les 2,7 hectares des Métairies du pont Saint-Michel. Le terrain avait notamment été visité par le maraîcher de l’espace-test des Prés d’Amont Ary Régent : ses mares, ses courbes, ses recoins, s’avèrent trop contraignants pour une exploitation maraîchère mécanisée. La commune et l’intercommunalité ont donc fini par se résoudre à accorder les droits d’occupation au collectif des Métairies pour une durée d’un an renouvelable deux fois : à la suite de ces trois ans, si les objectifs définis en concertation avec les pouvoirs publics sont remplis (entretien paysager du site, implication des riverains, création des activités économiques prévues), le projet pourra se pérenniser avec la signature d’un bail. Une excellente nouvelle, à l’heure où les projets alternatifs sont plus souvent victimes d’expulsions assaisonnées à la lacrymo, que bénéficiaires de soutiens politiques.

 

 

Les Métairies du pont Saint-Michel organisent leur festival l’été prochain, avec spectacles et marché de producteur : c’est du samedi 25 au vendredi 31 août. L’équipe de Studio Zef sera présente pour une troisième et dernière édition de nos plateaux en direct « Feuilles vives en campagne !« . Plus d’infos dans les semaines à venir…

 

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Documentation complémentaire :

Le collectif des Métairies n’ayant pas d’existence statutaire, c’est la coopérative d’activité et d’emploi (CAE) culturelle Artefacts qui porte légalement le projet. Plusieurs membres des Métairies exercent leur activité professionnelle – éducation à l’environnement pour Anne-Lise et Cédric, visites patrimoniales et ludiques pour Agathe – au travers de cette coopérative, qui leur fournit un numéro de Siret, un accompagnement personnalisé, et l’accès à un réseau de professionnels contre 10 % de leur chiffre d’affaires.

 

Vestiges du passé maraîcher du quartier Vienne, leur localisation, et les podcasts des émissions existantes :

• Le lycée horticole (site internet) et l’espace-test des Prés d’Amont
  • Feuilles vives #11
• Le chantier d’insertion maraîcher « les Jardins de Cocagne » (site internet)
  • Feuilles vives de l’école du paysage #10
• L’entreprise d’insertion horticole « les Jardins du cœur » (site internet)
• Les jardins familiaux des Acacias
• La pépinière Papin
• L’exploitation maraîchère des Fourmis vertes (dont on aperçoit les serres sur la photo ci-dessous)
  • Feuilles vives de l’école du paysage #4
  • La maraîchère Anne-Sophie Castets apparaît dans notre émission sur « la Ruche qui dit oui ! »
• Les Métairies du pont Saint-Michel (réseaux numériques)
  • Feuilles vives de L’École du paysage #7
  • Feuilles vives #19
  • L’émission de Studio Zef Et si on en parlait ? de février 2017
  • Long entretien avec Thomas Grappy, membre du collectif et épicier au Petit jardin en centre-ville de Blois, dans notre toute première émission

 

 

Documentation sur le déversoir de la Bouillie :

• État des lieux du projet en 2017 (.pdf) par Agglopolys, maître d’œuvre du projet
• Étude prospective pour l’aménagement du déversoir, et projet de jardins familiaux dans le quartier du Glacis, par l’agence Sativa
• « La prévention du risque d’inondation, facteur de recomposition urbaine ? L’agglomération de Blois et le déversoir de la Bouillie », article du géographe Sylvain Rode, dans la revue l’Information géographique du quatrième trimestre 2008, disponible sur la mine de connaissances qu’est le portail « cairn.info »

 

Et enfin, le reportage en podcast :

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