Photo : le jardin de la ferme de Brisebarre, dans le parc de l’Arrou, lors de la Rêve Party 2, fête de clôture du projet Rêves de quartiers, le 26/04/2018. En arrière-plan, les premiers immeubles des quartiers nord. Crédits : Nicolas Patissier pour Studio Zef.
Aujourd’hui, Feuilles vives revient sur la fête de clôture du projet Rêves de quartiers à la ferme de Brisebarre. Pendant deux ans, 250 rêves d’habitants ont été recueillis, dont une quarantaine ont été traduits en collages recréant la ville rêvée sur fond de photographies réalisées dans les quartiers. Un projet qui a donné lieu à deux expositions : l’une affichant des rêves d’habitants sur des espaces publicitaires en mars 2017, l’autre, itinérante, mettant en regard rêves et collages correspondants, sur des cubes qui se sont promenés dans la ville l’été dernier. Rêves de quartiers a débuté au printemps 2016 pour s’achever, la semaine dernière : deux ans au cours desquels l’équipe du projet a été invitée à plusieurs reprises sur le plateau de Studio Zef, en octobre et en décembre 2016, en mai 2017 à l’occasion de l’exposition, et, enfin, en avril 2018 pour la clôture du projet.
Cette Rêves Party 2 qui clôt le projet a pour but de réunir les partenaires institutionnels du projet, comme les centre sociaux Quinière et Mirabeau, l’espace jeune la Fabrique, le Projet de réussite éducative, mais aussi associatifs comme la pension Emmaüs, Rumi, la ressourcerie les Bonnes manières, et surtout Culture du cœur, association de lutte contre l’exclusion sociale par l’accès à la culture. Le but : mettre en lien des publics en difficulté avec des acteurs de la culture ou de l’insertion culturelle, mais aussi montrer que les rêves émis par les habitants – de verdure, de cohésion sociale, de recyclage – ne sont pas condamnés à n’être que des vœux en l’air, qu’il est possible de se mobiliser pour leur réalisation.
Les enjeux soulevés par les rêves des habitants correspondent aux problèmes identifiés sur les quartiers résidentiels périphériques ciblés par Rêves de quartiers : fragilité économique, exclusion sociale, et monotonie paysagère. Raison pour laquelle le projet cible spécifiquement les quartiers ouest, et surtout les quartiers nord, classés parmi les 1.500 quartiers prioritaires de la politique de la ville à l’échelon national (cf. documentation ci-dessous).
Ces deux grandes zones résidentielles que sont les quartiers ouest et nord sont séparées par le parc de l’Arrou, qui s’étale d’ouest en est du lac de la Pinçonnière, à l’orée de la forêt de Blois, aux ancienne fermes de Brisebarre et de la Frileuse. Cette grande trouée verte qui traverse tout l’ouest de la ville a été aménagée dans les années 1970, pour contenir l’urbanisation des quartiers résidentiels qui l’enserrent : c’est à ce moment qu’a été creusé le lac de la Pinçonnière, et un peu plus tard, en 1986, que la ferme de Brisebarre a cessé ses activités agricoles pour devenir une propriété de la commune de Blois. Les services éducatifs de la commune s’en sont servi comme potager pédagogique, avant qu’une structure spécifique, la maison du Parc, ne soit aménagée dans les anciens bâtiments de ferme en 2007.
Rêves de quartiers a choisi la ferme de Brisebarre et le vallon de l’Arrou comme symboles de ces rêves plus ou moins fantaisistes de verdure et de relief exprimés par les habitants, réalisés à quelques pas de chez eux. Traits d’union entre les quartiers nord et ouest, ce ruisseau souterrain mystérieux et cette ancienne exploitation agricole ont vu leur morphologie, leur usage et leur voisinage évoluer avec les siècles et les décennies, sans jamais perdre leur utilité ni leur place dans la collectivité. S’autoriser à rêver la ville, c’est se donner les moyens de la façonner.
Références :
Relais sociaux de l’association départementale de Cultures du cœur.
Programme d’activités (.pdf) de la maison du Parc
Très bonne analyse géologique et paysagère (.pdf) de l’Arrou, ce mystérieux ruisseau souterrain, méconnu des Blésois eux-mêmes.
Documentation sur la politique de la ville et les contrats de ville :
Pour une vue d’ensemble, voir la section « politique de la ville » sur le site du ministère de la Cohésion des territoires, ou le site de l’Observatoire national de la politique de la ville.
Pour Blois, voir le dernier appel à projets émis par la commune dans le cadre du Contrat de ville 2015-2020 : il permet de retrouver les grandes orientations locales de la politique de la ville. Pour plus de détails, voir le Contrat de ville 2015-2020 (.pdf), et tous les documents officiels relatifs à la politique de la ville à Blois sur I-Ville, base documentaire de la politique de la ville.
Enfin, le Système d’information géographique de la politique de la ville fournit tout un tas d’atlas (.pdf) et de tableurs (.xlsx) sur tous les quartiers prioritaires de la politique de la ville du territoire français. Sur le même site, une superbe carte interactive où vous pouvez superposer toute une série d’informations (zonages, équipements et services, statistiques démographiques, fonds cartographiques).
Et l’épisode en podcast :
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